Endoscopy 2019; 51(03): S41
DOI: 10.1055/s-0039-1680929
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Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Sténose oesophagienne réfractaire bénigne (SORB): comparaison entre les prothèses biodégradables et les prothèses couvertes classiques

S Lecleire
1   Rouen
,
A Di Fiore
1   Rouen
,
R Alhameedi
1   Rouen
,
L Thomassin
1   Rouen
,
L Armengol-Debeir
1   Rouen
,
JM Thorel
1   Rouen
,
P Hochain
1   Rouen
,
L Diez
2   Monaco, MONACO
,
A Charachon
2   Monaco, MONACO
,
R Dumas
2   Monaco, MONACO
,
P Ducrotté
1   Rouen
› Author Affiliations
Further Information

Publication History

Publication Date:
12 March 2019 (online)

 
 

    Introduction:

    Les patients présentant une sténose oesophagienne réfractaire bénigne (SORB), définie par une sténose récidivante après 3 dilatations bien conduites > 15 mm de diamètre, doivent souvent faire l'objet de dilatations itératives ou de pose de prothèse couverte avec un taux de succès sur la dysphagie inconstant et des complications fréquentes, en 1er lieu la migration de la prothèse. Les prothèses biodégradables ont été développées dans cette indication de SORB, pour remédier notamment à ces problèmes de migration de prothèse et de multiplication des anesthésies générales. Le but de l'étude était d'analyser rétrospectivement dans deux centres les 30 derniers malades ayant bénéficié de l'insertion d'une prothèse oesophagienne biodégradable versus 30 malades ayant bénéficié durant la même période d'une prothèse oesophagienne couverte classique dans le cadre d'une SORB.

    Patients et Méthodes:

    De janvier 2014 à septembre 2017, 30 malades consécutifs ayant bénéficié d'une prothèse oesophagienne biodégradable dans le cadre d'une sténose oesophagienne réfractaire bénigne ont été comparés à 30 malades consécutifs ayant bénéficié d'une prothèse oesophagienne couverte classique dans le cadre d'une SORB. Les résultats en termes d'amélioration de la dysphagie ont été comparés entre les 2 groupes à 1 mois, 3 mois, 6 mois et un an (groupe 1 = prothèses biodégradables; groupe 2 = prothèses classiques). Le taux de complications majeures entre les 2 groupes était noté, comprenant notamment les douleurs post-procédure, la survenue d'une hémorragie digestive, d'une perforation, ou d'une migration de la prothèse. Le nombre moyen de procédures sous anesthésie générale durant le suivi a été comparé entre les 2 groupes.

    Résultats:

    Le score de dysphagie moyenne initiale selon Ogilvie était de 3.1 dans les 2 groupes. A un mois, le score était de 1.1 dans le groupe prothèse biodégradable (groupe 1) et de 1 dans le groupe prothèse couverte (groupe 2) (ns). A 3 mois, le score était de 1.4 dans le groupe 1 vs. 1.6 dans le groupe 2 (ns). A 6 mois, le score était de 1.5 vs. 2.2 (p < 0.04). A un an, le score était de 2.2 vs. 2.4 (ns). Le taux de complication était différent dans les 2 groupes. Les douleurs nécessitant des antalgiques de grade III dans les suites de la pose de prothèse étaient significativement plus nombreuses dans le groupe 1 que dans le groupe 2 (40% vs. 10%; p < 0.03). On observait significativement plus de complications majeures à l'exception des douleurs dans le groupe 2 comparé au groupe 1 (3% vs. 40%; p < 0.01). Dans le détail, on observait une hémorragie digestive dans le groupe 1 versus 12 migrations dans le groupe 2. Enfin, on observait le développement d'un tissu de granulation après la dégradation de la prothèse biodégradable dans 5 cas (17%). Le suivi moyen était de 20 mois. Le nombre moyen de procédures sous anesthésie générale durant le suivi était significativement plus élevé dans le groupe 2 comparé au groupe 1 (2.2 vs. 5.6; p < 0.02).

    Conclusion:

    Les prothèses biodégradables et les prothèses couvertes sont aussi efficaces à un mois sur la dysphagie dans les SORB. À 6 mois, les prothèses biodégradables sont significativement plus efficaces sur le symptôme dysphagie, mais ce bénéfice s'efface à un an. Les prothèses biodégradables entraînent significativement moins de complications majeures que les prothèses couvertes, à l'exception des douleurs qui sont significativement plus fréquentes avec les prothèses biodégradables. Le nombre de réinterventions est significativement plus élevé avec les prothèses couvertes.


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