Endoscopy 2010; 42 - A26
DOI: 10.1055/s-0030-1250800

Comparaison de la rentabilité diagnostique des systèmes de vidéocapsule endoscopique Given Pilcam SB2 et Intromedics Mirocam dans l'exploration des saignements digestifs inexpliqués: étude multicentrique randomisée sur 78 patients

M Pioche 1, JL Gaudin 1, J Edery 2, P Jacob 3, H Lamouliatte 4, B Filoche 5, M Gaudric 2, PN d'Halluin 6, C Cellier 2 JC Saurin 1, SFED
  • 1Lyon
  • 2Paris
  • 3Nîmes
  • 4Bordeaux
  • 5Lomme
  • 6Rennes

Introduction: La vidéo capsule endoscopique est désormais l'examen de première intention dans le bilan étiologique des saignements digestifs inexpliqués. La capsule Mirocam®, qui utilise un nouveau mode de propagation des informations (electric field propagation) a montré son efficacité et sa sécurité d'emploi dans une étude prospective [1]. Le but de notre étude était d'utiliser ces deux systèmes de vidéocapsule endoscopique sur un même patient avec comme objectif principal de comparer leur rentabilité diagnostique.

Matériels et Méthodes: Dans sept centres référents français de la société française d'endoscopie digestive (SFED), 78 (36 hommes, 42 femmes) patients consécutifs adressés pour bilan de saignement digestif inexpliqué ont ingéré successivement les deux capsules à une heure d'intervalle, selon un ordre randomisé. Pour chaque patient, les deux films ont été lus par deux opérateurs expérimentés en aveugle. Le critère majeur était la rentabilité diagnostique par patient. Les images étaient classées selon la classification d'imputabilité suivante [2]: P2lésion à haut potentiel hémorragique, P1 potentiel intermédiaire, P0 sans potentiel hémorragique. Une analyse par lésion et groupe de lésions a également été pratiquée, ainsi qu'une revue image par image des cas discordants.

Résultats: Parmi les 78 patients, 11 problèmes techniques sont survenus dont 9 pour Mirocam® (11,5%): 7 interruptions prématurées de l'enregistrement, 1 destruction de la capsule par le patient, 1 film illisible; et 2 pour Given® (2,6%): 2 arrêts précoce de l'enregistrement. 67 patients avaient donc des données analysables au sein desquelles un diagnostic positif a été obtenu dans 38 (56,7%) cas avec Mirocam® (29 P2, 9 P1) et dans 32 (47,8%) cas avec Given® (19 P2, 13 P1). Des résultats concordants négatifs ont été obtenus dans 28 (41,8%) cas; et concordants positifs dans 23 (34,3%) des cas (18 P2 et 5 P1). Dans 16 (23,9%) cas les résultats étaient discordants: 7 cas positifs avec Mirocam® et négatifs avec Given® (4lésions P2: 3 telangiectasies, 1 polype, 3 P1: 2 telangiectasies, 1 ulcère). A l'inverse 1 cas n'a été positif qu'avec Given® (1 P1: ulceration). Pour 7 patients, les examens ont tous deux été positifs mais avec des lésions différentes, une revue image par image a permis de reclasser 5 des patients comme concordants car il s'agissait d'une même lésion décrite différemment. Au total 56 (83,6%) résultats sont concordants. Le coefficient de concordance entre les 2 systèmes étaient élevés (k=0,76) et la rentabilité diagnostique des procédures Mirocam (56,7%) et Given (47,8%) n'était pas significativment différente (p=0,5).

Conclusion: En dépit d'un nombre significatif de problèmes techniques, principalement au début de l'étude, ce travail démontre que le taux de diagnostic des systèmes Given® et Mirocam® est équivalent avec une très bonne qualité d'image de ce dernier.