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DOI: 10.1055/s-0030-1250801
Rentabilité diagnostique et faisabilité de l'entéroscopie spiralée chez les patients présentant une lésion de l'intestin grêle diagnostiquée par vidéocapsule endoscopique: étude prospective, multicentrique française
Introduction: L'entéroscopie spiralée (ES) utilisant le système SPIRUS (overtube DISCOVERY SB)est une nouvelle technique pour l'exploration de l'intestin grêle encore peu évaluée.
Patients et Méthodes: 42 patients suspects d'une maladie de l'intestin grêle diagnostiquée par vidéocapsule endoscopique (VCE) et nécessitant une confirmation histologique ou un traitement endoscopique ont eu une ES dans le cadre d'une étude prospective, multicentrique et observationnelle de septembre 2008 à octobre 2009. Le but de l'étude était d'évaluer la faisabilité, la morbidité de l'ES et la rentabilité diagnostique.
Résultats: 42 ES par voie orale (22H et 20 F, âge moyen de 60 ans [19–83] ont été réalisées après une VCE. 6 patients (14%) prenaient des médicaments gastrotoxiques, anti-coagulant ou anti-agrégant. Les indications de la VCE étaient: saignement digestif inexpliqué 83% (occulte 75%, extériorisé 25%), une suspicion de maladie de Crohn chez 2 patients (5%), une diarrhée chronique chez 2 patients (5%), surveillance endoscopique d'une sprue réfractaire. Les lésions visualisées à la VCE étaient: angiodysplasies (48%), saignement (10%), ulcère ou érosion (22%), tumeur ou polype (14%), aspect oedématié de la muqueuse (4%) et lymphangiectasies (2%). Les lésions étaient dans le jéjunum proximal dans 64% des cas, dans l'iléon proximal dans 24% et diffuses dans 12%. L'ES a permis d'objectiver la ou les lésion(s) vue(s) à la VCE dans 62% des cas. Un traitement des lésions par coagulation au plasma argon ou par polypectomie a été possible dans 47% des cas. La durée moyenne et la longueur de grêle explorée lors de l'ES étaient respectivement de 64 minutes (35–120) et 265cm (150–400). Les lésions objectivées par l'ES étaient: angiodysplasies 37%, ulcère ou érosion 9%, tumeur ou polype 14%, atrophie villositaire chez 1 patient. Les lésions étaient dans le jéjunum proximal dans 76% des cas, dans l'iléon proximal dans 14% et diffuses dans 10%. Chez 16 patients aucune lésion n'était visualisée (38%). Les gestes effectués ont été: biopsies 26%, électrocoagulation au plasma argon 33%, polypectomie 12%. Il n'y avait pas de complications sévères reportées de type perforation, pancréatite aigue, hémorragie ou douleur non contrôlées. Les complications observées ont été: contusion et/ou érosions superficielles de l'angle de Treitz (17%), dilacération superficielle de l'oesophage cervical (5%), dilacération du pylore (5%) et un cas d'invagination intestinale transitoire avec une réduction spontanée au cours de l'examen.
Conclusion: L'ES a une faible morbidité et une rentabilité diagnostique qui semble similaire à celle de l'EDB. Les lésions traumatiques muqueuses doivent faire préférer l'analyse et le traitement des lésions lors de la progression. La rapidité de progression et une meilleure stabilité dans l'intestin pourrait la faire préférer dans le futur à l'EDB pour les gestes thérapeutiques. Une étude médico-économique comparative entre les deux techniques est en cours d'analyse.