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DOI: 10.1055/s-0030-1257080
Commentaire de travail de J. E. Leyden et al., pp. 935
Publikationsverlauf
Publikationsdatum:
10. Februar 2012 (online)
La qualité de la coloscopie est un facteur essentiel de l’efficacité du dépistage et de la surveillance du cancer colorectal. Les indicateurs de qualité ont fait l’objet de nombreuses études récentes, et certains d’entre eux font désormais l’objet d’un consensus international, comme le taux d’intubation caecale ou le taux d’adénomes détectés par coloscopie. La qualité de la formation en coloscopie devrait pouvoir être attestée par la vérification de ces objectifs de qualité. Dans cette étude irlandaise, les examens coloscopiques réalisés par des étudiants ont été analysés rétrospectivement au sein d’un même centre universitaire durant une période de 2 ans, en prenant en compte les critères sus-cités. Tous les étudiants avaient au moins 2 années de pratique et avaient réalisé seuls au moins 50 coloscopies. Dans le système irlandais, les étudiants en chirurgie reçoivent une formation endoscopique au même titre que les internes en gastroentérologie, et les auteurs ont eu l’idée de comparer les performances des 2 groupes d’étudiants. Les 1988 explorations réalisées par sept jeunes gastroentérologues ont ainsi été comparées aux 1081 conduites par 6 jeunes chirurgiens digestifs. Le taux de réalisation des coloscopies complètes était de 89% après déduction des préparations insuffisantes et des obstructions coliques, mais il était significativement supérieur chez les gastroentérologues (93 vs 84%). Le taux de détection de polypes était également supérieur chez les gastroentérologues (19% globalement, mais 21% vs 14% pour gastroentérologues vs chirurgiens), tout comme le taux de détection d’adénomes chez les sujets de plus de 50 ans (12% globalement, mais respectivement 14% vs 9%). Ces meilleures performances diagnostiques des jeunes gastroentérologues, au demeurant proches des standards de qualité actuellement admis, semblaient parfaitement corrélées au temps de retrait du coloscope, mesuré prospectivement dans un sous-groupe d’étudiants, et qui s’avérait significativement plus long chez les gastroentérologues. L’explication de ces différences tient au temps beaucoup plus court consacré par les chirurgiens à la formation endoscopique: même s’ils doivent réaliser au cours de leur formation un nombre similaire d’examens endoscopiques, la nécessité d’apprendre de multiples autres techniques et les contraintes organisationnelles entraînent une surcharge des programmes et un temps disponible par examen sensiblement réduit. Cette étude tend donc à confirmer, s’il en était besoin, l’importance du temps consacré à la formation endoscopique, et au cours de cette formation, du temps propre à l’exploration du colon lors d’un examen de dépistage, au moins pour les plus jeunes praticiens.