Endoscopy 2012; 44 - A006572fr
DOI: 10.1055/s-0032-1305659

Détection de lésions néoplasiques colorectales par sonde endoscopique scintillante miniaturisée: étude de faisabilité in vivo dans un modèle murin de cancérogénèse colique

S Leblanc 1, P Anfre 2, G Burato 2, F Batteux 1, C Nicco 1, A Rouquette 1, C Chereau 1, E Noirault 3, B Hautefeuille 2, O Tillement 2, F Prat 1
  • 1Paris
  • 2Lyon
  • 3Clermont-Ferrand

Orateur: S Leblanc

Introduction

Une sonde miniaturisé ecapable de détecter des rayonnements gamma a été récemment développée en vue d'une application endoscopique pour aider à la détection de lésions néoplasiques du tractus digestif. Le but du projet était d'évaluer les performances diagnostiques de la sonde dans la détection radio-isotopique de lésions tumorales dans un modèle murin de cancer colorectal.

Matériels et Méthodes

La cancérogénèse colique était induite par l'administration à des souris Balb/c femelles immuno-compétentes de 2 carcinogènes coliques, Azoxyméthane (AOM, 10mg/kg par voie intrapéritonéale) puis Dextran Sulfate de Sodium (DSS, 3 cycles à 1,5% par voie orale). Après confirmation de la présence de lésions coliques multifocales, une injection systémique de 18-FDG (en moyenne 10 MBq/animal) par voie rétro-orbitaire était réalisée sous sédation par isoflurane. Après respect d'un temps de fixation du 18-FDG d'environ 60 minutes, les animaux étaient euthanasiés et la détection des lésions coliques par la sonde était réalisée ex vivo sur pièce de colectomie. Les variables recueillies avec la sonde (valeur maximale, moyenne, médiane de l'intensité) étaient analysées sur les segments coliques d'aspect tumoral et sain. Pour chaque animal, un comptage de la radioactivité était également réalisé sur un fragment de muscle (témoin interne). Les résultats étaient ensuite corrélés à deux techniques validées de détection isotopique: autoradiografie (AR) et la Tomografie par Emission de Positons (TEP). Une confrontation histologique systématique permettait de différencier les zones saines et tumorales.

Résultats

Au total, 17 sourisont eu l'ensemble des explorations. Le modèle DSS-AOM permettait d'obtenir en médiane 6lésions coliques multifocales polypoïdes, lors des sacrifices réalisés en médiane à J115. Lors de l'analyse histologique, les lésions correspondaient dans 85% des cas à des adénocarcinomes intra-muqueux multiples. Lors de la détection par la sonde, le comptage du niveau de signal sur les côlons DSS/AOM porteurs de lésions tumorales était plus élevé que sur les côlons sains. La variable «valeur maximale» était significativement plus élevée (p=0,034) dans le segment colique porteur de «cancer» que dans le segment colique «sain». Les autres variables (médiane, moyenne) étaient non statistiquement différentes entre les segments coliques sains et tumoraux. L'AR et la TEP confirmaient la présence de fixations hypermétaboliques coliques. Comme attendu, ces examens étaient performants pour discriminer les muqueuses saines et tumorales (variables statistiquement significatives entre les zones saines et tumorales). La variable «ratio valeur maximale/muscle» ajustée sur la dose injectée de 18-FDG et le temps de fixation semblait être la plus performante: une valeur >0,5 lors de la détection avec la sonde permettait de distinguer correctement les segments coliques, avec une sensibilité de 88,9% et une spécificité de 63,6%, proches des résultats obtenus avec l'AR et la TEP.

Conclusion

Ces expérimentations sur modèle murin de cancérogénèse colique induite par DSS et AOM confirment la faisabilité de la détection ex vivo de lésions coliques tumorales par une sonde miniaturisée, après injection de 18-FDG, avec une bonne sensibilité. Une poursuite des expériences est nécessaire pour valider ces données dans la détection in vivo de lésions tumorales.

Remerciements, financements, autres

Projet soutenu par la FAR-SNFGE et l'ARC.

Structure: Endoscopie – imagerie