Commentaire de travail de J. O. Clarke et al., pp. 72

J. O. Clarke, S. B. Jagannath, A. N. Kalloo, V. R. Long, D. M. Beitler, S. V. Kantsevoy. Dispositif implantable par voie endoscopique permettant de stimuler le sphincter ,inférieur de l'œsophage à la demande par télécommande: étude avec un modèle canin

Des microstimulateurs ont déjà été implantés par voie chirurgicale ou injectés au moyen d'une volumineuse aiguille. L'implantation endoscopique de tels dispositifs n'avait pas encore été décrite. Il s'agit d'une étude pilote réalisée par l'équipe de l'hôpital John Hopkins à Baltimore, sur la faisabilité de l'implantation endoscopique d'un micro stimulateur et sur la réponse du sphincter inférieur de l'œsophage à une stimulation à la demande chez le chien.

Chez trois chiens, le dispositif Bion, microstimulateur de 28mm de long sur 3,3mm de diamètre a été implanté sous contrôle endoscopique dans la sous muqueuse de l'ósophage au dessus du cardia. Après une incision par une aiguille de précoupe, le dispositif a été introduit par un cathéter spécialement aménagé et l'incision a été refermée par un clip. Le dispositif Bion comporte une batterie, une puce électronique et deux électrodes. L'intensité de la stimulation peut-être modulée par une télécommande permettant également d'allumer et d'éteindre le dispositif.

Les chiens ont été anesthésiés sous propofol et une manométrie a été réalisée avant la pose du dispositif, puis après la pose et avant stimulation, puis pendant une stimulation, qui a été menée avec des intensités croissantes de 3 à 10 mA.

L'implantation du dispositif par endoscopie n'a pas posé de problème technique. La pression moyenne enregistrée au niveau du sphincter inférieur de l'oesophage n'a pas été modifiée par la pose du dispositif. Après stimulation, ce n'est qu'avec une intensité supérieure à 8 mA qu'il a été possible obtenir une augmentation significative (en moyenne de trois fois) de la pression enregistrée au niveau du sphincter inférieur de l'oesophage. ¡ noter la persistance d'une augmentation de la pression pendant un certain temps après la fin de la stimulation. Le contrôle de la position du dispositif après le sacrifice des animaux a montré qu'il était implanté dans la couche musculaire.

Cette étude pilote montre la faisabilité de l'implantation d'un stimulateur par endoscopie et la possibilité de stimuler de faµon intermittente par télécommande le sphincter inférieur de l'œsophage.

On peut imaginer ainsi en ciblant les périodes de reflux post-prandiaux ou nocturnes qu'il pourrait être possible de contrôler le reflux gastro-oesophagien en stimulant à la demande et à distance le sphincter inférieur de l'œsophage.

Les auteurs sont conscients des limites de la démonstration, la pathogénie du reflux étant complexe et l'augmentation du niveau de base de la pression du sphincter inférieur de l'œsophage, ne pouvant prétendre régler l'ensemble de la problématique. Mais le concept est intéressant et suscite de multiples questions, ne serait-ce que l'application à l'homme de ces techniques, et les risques à court ou long terme.