Commentaire de travail de P. M. van Vliet et al., pp. 325

P. M. van Vliet, M. J. C. Eijkemans, E. J. Kuipers, J. W. Poley, E. W. Steyerberg, P. D. Siersema. Pas de biais de publication dans le rapport des résultats de la classification échoendoscopique des cancers du tractus digestif supérieur

Le pronostic des cancers digestifs du tractus digestif supérieur (oesophage, estomac, pancréas) reste mauvais. La classification échoendoscopique est considérée comme le moyen le plus performant pour l'évaluation pré thérapeutique de ces cancers. Il a été rapporté récemment qu'il existait une surestimation des performances de l'échoendoscopie pour la classification des cancers du rectum en raison d'un biais de publication, en particulier par la sélection de rapports comportant des résultats plus positifs (Harewood GC. Am J Gastroenterol 2005; 100: 808–816). Ce travail avait pour objectif de rechercher d'éventuels biais de publication concernant la classification échoendoscopique des cancers du tractus digestif supérieur.

La méthode consistait d'abord en une recherche d'articles par Medline à propos des différents cancers concernés en excluant les résumés, les cas cliniques et les mises au point. Étaient également répertoriés l'impact factor, le type et l'année de publication. Le “diagramme en entonnoir ” était la méthode statistique employée pour détecter des biais de publication. En partant du principe que les études rassemblant le plus de patients sont plus performantes pour déterminer la précision diagnostique de la technique, on étudie la distribution des études rassemblant des nombres moins importants de patients. La publication disproportionnée d'études optimistes mais de puissance réduite conduirait par exemple à une surestimation des performances de la technique.

Dans cette étude, aucun biais de publication n'a pu être mis en évidence en ce qui concerne la classification T ou N, la sensibilité ou la spécificité de l'écho endoscopie pour le cancer de l'oesophage de l'estomac ou du pancréas. Il n'y avait pas de différence statistique significative en fonction de l'impact factor, du type de journal ou de l'année de la publication. Les auteurs concluent donc à l'absence de biais de publication concernant la classification TNM échoendoscopique des cancers du tractus digestif supérieur à l'inverse de ce qui avait été montré pour les cancers du rectum. Ce travail permettait par ailleurs d'observer une discrète diminution de la précision diagnostique de l'échoendoscopie pour laquelle deux explications sont proposées: la première serait que les publications n'émanent plus seulement de centres experts mais également de centres plus proches de la pratique quotidienne et la seconde de l'inclusion de patients proportionnellement plus graves avec une diminution relative de la part de patients classés T1 et T2 dans les études récentes, la précision diagnostique étant meilleure pour les stades les plus avancés.

Par ailleurs les auteurs décrivent plusieurs faiblesses méthodologiques de l'article rapportant des biais de publication conduisant à une surestimation des performances de l'échoendoscopie dans la classification des cancers du rectum, remettant en cause ses conclusions.