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DOI: 10.1055/s-0032-1325655
Commentaire de travail de M. H. Larsen et al., pp.759
Publication History
Publication Date:
11 September 2012 (online)
L’échoendoscopie et la ponction à l'aiguille fine (FNA) sont considérées comme les méthodes les plus précises pour réaliser le bilan d’extension locorégionale d’un cancer digestif. L'élastographie est une technologie qui utilise les modifications de contrainte des tissus pour différencier un tissu tumoral d’un tissu normal. Quand une compression mécanique est appliquée, la tumeur se déforme moins que le tissu environnant. La quantification de l'élasticité d’un tissu tumoral peut être analysée par rapport à un tissu de référence grâce à l’élastométrie et le calcul du ratio d'élasticité (rapport entre le coefficient d'élasticité de la lésion et le coefficient d'élasticité du tissu périphérique non tumoral). Des études antérieures ont montré que l’élastographie pouvait être utilisée pour repérer les ganglions métastatiques lors d’une exploration échoendoscopique.
Le but de l’étude de Larsen et al. était d'évaluer les performances de l’élastographie en prenant l’histologie ganglionnaire comme référence. Elle concernait des patients adressés pour le bilan préopératoire d’un cancer du tractus digestif supérieur. Ceux-ci n’étaient inclus dans l’étude que si les ganglions ponctionnés puis marqués sous échoendoscopie étaient analysables sur la pièce de résection chirurgicale. Les ganglions étaient étudiés en échoendoscopie, élastographie et élastométrie. La ponction ganglionnaire à l’aiguille fine sous guidage échoendoscopique était complétée par un marquage ganglionnaire à l’aide d’un marqueur radioopaque. Le ganglion lymphatique marqué était identifié et prélevé lors de l’intervention chirurgicale pour être examiné en histologie. La technique du marquage ganglionnaire a pu être réalisée chez 56 patients: 22 patients (39 %) présentaient des ganglions métastatiques et 34 (61 %) présentaient des ganglions bénins. Aucune complication n’était à déplorer. La sensibilité de l’échoendoscopie était de 86 %; celles de l’élastographie et de l’élastométrie étaient respectivement de 55 % et de 59 %. La spécificité de l’échoendoscopie était de 71 %, celles de l’élastographie et de l’élastométrie étaient respectivement de 85 % et 82 %.
Cette étude qui a utilisé l'histologie comme gold standard, montre que l’élastographie et l’élastométrie sont moins performantes que l’échoendoscopie et la ponction à l’aiguille fine pour le diagnostic des métastases ganglionnaires des cancers du tractus digestif supérieur. Les auteurs concluent que des études complémentaires sont nécessaires pour définir des critères élastométriques plus discriminants et ne recommandent pas l’utilisation de ces techniques en pratique courante en l’état actuel.