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DOI: 10.1055/s-0034-1389711
Commentaire de travail de Thompson CC et al., pp. 735
Publication History
Publication Date:
29 August 2014 (online)
Commentaires: Marine Camus, Laurent Heyries, Elodie Metivier-Cesbron, Yann Le Balleur, Stéphane Koch, Gilles Lesur
Il n'existe pas de méthode standard pour la formation des endoscopistes ni d’outil permettant la détermination objective de seuils de compétences techniques, notamment lors de la formation initiale. Au cours de la dernière décennie, des modèles animaux et des simulateurs virtuels ont été de plus en plus utilisés mais leurs inconvénients spécifiques (coût élevés, installation et personnels dédiés) limitent leur utilisation en pratique courante.
Le but de cette étude américaine de l’Université de Harvard était de développer et de valider un simulateur sous la forme d’une boîte à modules permettant l’acquisition par étapes, des compétences endoscopiques élémentaires. Cette étude comportait deux étapes. La phase de développement comportait la détermination des compétences techniques essentielles à la pratique de l'endoscopie, la création du prototype de simulateur sous la forme d’une boîte comportant plusieurs modules et le développement d’un score adapté pour quantifier de manière itérative la performance au test de simulation. Secondairement, la phase de validation comprenait l’examen du prototype par un groupe d'experts et par des participants de différents niveaux d’expérience en endoscopie.
Les compétences élémentaires endoscopiques identifiées selon des études cinématiques précédemment menées par les auteurs (étude du mouvement au moyen de capteurs), une revue de la littérature et des avis d’experts incluaient la réduction des boucles, l’utilisation de la poignée de l’endoscope, l'utilisation de la torsion de l’endoscope, la navigation vers un but y compris avec virages, la réalisation et l'exécution des tâches en rétroflexion, la polypectomie à l’anse et l'utilisation d’une pince à biopsie pour biopsie ciblée ou autres manœuvres. Plus de 20 prototypes de boîte ont été conçus pour simuler les compétences identifiées. Le prototype final, le Thompson Endoscopic Skill Trainer (TEST), est composé de cinq modules (contrôle de la poignée de l’endoscope, torsion de l’endoscope, rétroflexion, polypectomie et navigation endoscopique avec réduction de boucle), basés sur le déplacement d’objets au moyen de l’endoscope. Un score spécifique a été développé sur ce prototype avec 9 participants (3 experts, 3 endoscopistes débutants et 3 novices n’ayant jamais pratiqué d’endoscopie). Un total de 5 minutes était autorisé par module noté chacun sur 100 avec des points supplémentaires pour la rapidité d’exécution. Dans la phase de validation, 8 experts estimaient que le simulateur était réaliste, pertinent et représentatif avec des indices de validité (proportion d’items côtés par les experts ayant obtenu une note de 3 ou 4 sur une échelle de 1 – 4) de 0,88; 1,00; et 0,88; respectivement. Sur les 54 participants de niveaux différents, ayant testés le simulateur lors de congrès, 82 % ont estimé que le simulateur était capable de différencier les niveaux de capacités, et 93 % pensaient que le simulateur pourrait être utilisé pour évaluer les capacités techniques avant la réalisation de geste chez les patients. Chaque module représentait 16,0 % à 26,1 % de la note totale, ce qui suggère qu’aucun module ne contribuait de façon disproportionnée à la répartition composite du simulateur. Les scores n’étaient pas différents selon l’ordre de réalisation des modules (272,6 vs 284,4; p = 0,94) et selon l’instructeur (297,6 vs 308,1 pour les instructeurs 1 et 2; p = 0,94), ce qui suggère la reproductibilité et un minimum d'erreur associée à la réalisation du test.
En conclusion, cette étude propose un outil de formation initiale à l’endoscopie sous la forme d’une boîte faite de 5 modules pour l’acquisition de compétences élémentaires endoscopiques. Prévu pour être abordable et facilement accessible, il pourrait être utilisé quotidiennement dans une unité d'endoscopie, avec un endoscope standard en seulement 30 minutes, ce qui devrait permettre à la plupart des internes de l’utiliser régulièrement. On regrette que cette boîte ne puisse pas prendre en compte les fonctions d’insufflation et d’aspiration. Une étude multicentrique plus large est nécessaire afin d’évaluer l’impact en terme de formation initiale, notamment son intérêt avant la réalisation de gestes chez les patients.