Endoscopy 2015; 47(11): 1065
DOI: 10.1055/s-0034-1393423
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© Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Commentaire du travail de Lee YJ et al., pp. 1018

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Publikationsverlauf

Publikationsdatum:
30. Oktober 2015 (online)

Yoo Jin Lee, Eun Soo Kim, Jae Hyuk Choi, Kyung In Lee, Kyung Sik Park, Kwang Bum Cho, Byoung Kuk Jang, Woo Jin Chung, Jae Seok Hwang. Impact of reinforced education by telephone and short message service on the quality of bowel preparation: a randomized controlled study

Commentaires: Nicolas Musquer, Gabriel Rahmi, Emmanuel Coron, Franck Chollet, Gilles Lesur

Alors que 25 % des préparations coliques sont considérées comme insuffisantes, la qualité de la préparation, intimement liée au taux de détection d’adénomes, reste l’un des critères majeurs de qualité de la coloscopie. Les moyens d’améliorer la qualité de la préparation sont nombreux: type de préparation, horaires de la préparation, préparation fractionnée …

Cette étude coréenne prospective, monocentrique, contrôlée, randomisée et en simple aveugle s’est penchée sur l’intérêt de l’information des patients par rappel pour améliorer la qualité de leur préparation. Trois cent quatre-vingt-dix patients ont été inclus. La préparation était standardisée (régime sans résidus + PEG/acide ascorbique pour tous les patients) tout comme la consultation avant la coloscopie (explication orale et livret sur la préparation colique). Les patients ont été randomisés en 3 groupes: 126 ont été recontactés par téléphone, 127 ont été recontactés seulement par SMS et enfin 137 n’ont eu aucun des 2 types de rappels.

Les patients recontactés (par téléphone ou par SMS) avaient significativement de meilleures préparations que les patients non recontactés. En revanche, il n’y avait pas de différence entre les 2 méthodes de rappel, même si l’on pouvait dégager une tendance à de meilleurs scores de Boston en cas de rappel téléphonique. Par ailleurs, la quantité de liquide prise par les patients était significativement plus importante en cas de rappel. En analyse multivariée, les facteurs indépendants de mauvaise préparation étaient la prise de moins de 80 % de la préparation et le délai de plus de 6 h entre la fin de la préparation et la coloscopie. Le rappel téléphonique était, quant à lui, le seul facteur protecteur.

Même si ces résultats sont bons et incitent plutôt à l’utilisation du SMS, certains éléments de cette étude interrogent. Tout d’abord dès la méthode, où est définie comme suffisante une préparation cotée en score de Boston ≥ 5/9, relativement loin des standards de la SFED (Score de Boston ≥ 7 et segments ≥ 2). En terme de population aussi, puisque les patients rappelés étaient quasi significativement (p = 0,051) plus nombreux à avoir déjà eu coloscopie antérieure. Enfin, en terme de résultats et d’impact, car aucune différence en terme de taux de détection de polype ou d’adénome n’a pu être démontrée entre les groupes. Comme le suggèrent les auteurs, ceci est probablement lié aux échantillons de patients insuffisants mais on peut s’interroger sur l’amélioration effective en pratique des préparations car bien que significativement meilleure, la différence absolue en score BBPS était en moyenne de moins d’un pt (7,1 pour le groupe rappel téléphonique, contre 6,8 pour le rappel SMS et 6,3 pour les patients non rappelés), ce qui est plutôt modeste.

Au final, l’intention est là et le rappel SMS semble tout de même une solution simple et peu onéreuse pour l’amélioration de la préparation des patients. Est-ce pour autant la solution miracle? Probablement non.