Endoscopy 2015; 47(11): 1066
DOI: 10.1055/s-0034-1393426
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© Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Commentaire du travail de Haidry RJ et al., pp. 980

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Publikationsverlauf

Publikationsdatum:
30. Oktober 2015 (online)

Rehan J. Haidry, Gideon Lipman, Matthew R. Banks, Mohammed A. Butt, Vinay Sehgal, David Graham, Jason M. Dunn, Abhinav Gupta, Rami Sweis, Haroon Miah, Danielle Morris, Howard L. Smart, Pradeep Bhandari, Robert Willert, Grant Fullarton, Jonathon Morris, Massimo Di Pietro, Charles Gordon, Ian Penman, High Barr, Praful Patel, Philip Boger, Neil Kapoor, Brinder Mahon, Jonathon Hoare, Ravi Narayanasamy, Dermot O’Toole, Edward Cheong, Natalie C. Direkze, Yeng Ang, Andrew Veitch, Anjan Dhar, David Nyalender, Krish Ragunath, Anthony Leahy, Mark Fullard, Manuel Rodriguez-Justo, Marco Novelli, Laurence B. Lovat. Comparing outcome of radiofrequency ablation in Barrett’s with high grade dysplasia and intramucosal carcinoma: a prospective multicenter UK registry

Commentaires: Nicolas Musquer, Gabriel Rahmi, Emmanuel Coron, Franck Chollet, Gilles Lesur

La radiofréquence s’est imposée comme le traitement de première intention des tumeurs superficielles parfaitement planes de l’œsophage. Elle représente une alternative mini-invasive efficace au traitement chirurgical. Il est bien établi que toutes les zones en relief doivent être réséquées endoscopiquement, par mucosectomie (EMR) ou dissection sous muqueuse (ESD), avant la radiofréquence. Haidray RJ et al. ont récemment rapporté de très bons résultats de la radiofréquence chez 500 patients suivis pendant 6 ans dans un registre national, avec un taux de réponse complète élevé en termes de métaplasie intestinale (MI) (92 %) ou de dysplasie (83 %).

Dans cette étude, la question était celle d’une éventuelle différence d’efficacité entre la dysplasie de haut grade (DHG; n = 384) et le carcinome intra-muqueux (CIM; n = 131). Il n’a avait aucune différence concernant la réponse complète en termes de dysplasie ou de MI (respectivement 88 % et 76 % pour la DHG; 87 % et 75 % pour le CIM, p = 0,7). De la même façon, aucune différence n’était mise en évidence concernant la progression vers le cancer après 12 mois de suivi (1,8 % pour la DHG et 3,8 % pour le CIM, p = 0,19). Ces chiffres sont en accord avec ceux rapportées dans la littérature qui varient entre 2 et 4 %. Les risques d’une évolution néoplasique ou d’une récidive des lésions doivent nous inciter à réaliser une surveillance continue avec des biopsies œsophagiennes étagées selon le protocole de Seattle même lorsque le patient est en réponse complète. Après un an de suivi, cette étude a montré que les patients avec un CIM avaient eu plus fréquemment une résection endoscopique par rapport aux patients avec une DHG (77 % vs 47 %; p < 0,0001). De plus, les patients avec un CIM traités par résection suivie d’une radiofréquence entraînant une réponse complète avaient un risque de récidive de la dysplasie moins important que ceux avec un CIM sans résection endoscopique (94 % sans récidive vs 78 %; p = 0,01). Ceci n’était pas vrai pour les patients avec une DHG seule (92 % vs 95 %; p = 0,5).

Le message de cette étude vient conforter l’attitude préconisée avant toute radiofréquence qui est de réséquer endoscopiquement toute lésion visible. Ceci est donc particulièrement important pour les patients avec un CIM car la radiofréquence n’est pas efficace sur les lésions en relief (destruction en profondeur d’environ 800 – 900 μm). Une analyse précise de la surface muqueuse en utilisant un endoscope haute résolution et différentes colorations doit être systématique dans le bilan diagnostique initial.