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DOI: 10.1055/s-0035-1547043
Commentaire du travail de Tontini GE et al., pp. 437
Publication History
Publication Date:
24 April 2015 (online)
Commentaires: Julien Branche, Laurent Heyries, Marine Camus, Emmanuel Coron, Gilles Lesur
En cas de suspicion de maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI), le diagnostic différentiel entre rectocolite hémorragique et maladie de Crohn reste parfois difficile, ce qui aboutit à un diagnostic de colite inclassée dans 3 à 6 %. Or, cette différentiation est importante car la prise en charge médicale de chacune de ces maladies est spécifique en termes de pronostic et de traitement. En particulier, nous assistons actuellement à un essor important des biothérapies dans les MICI et une évolution vers une médecine de plus en plus personnalisée, voire “à la carte alinea”. L’étude pilote rapportée par Tontini et al. est intéressante car elle propose de faire le diagnostic différentiel entre rectocolite hémorragique et maladie de Crohn en se basant sur des critères d’endomicroscopie confocale obtenus lors d’une coloscopie. Ces critères sont proches mais non superposables à ceux utilisés en histologie. Par exemple, les granulomes (trop profonds pour être visibles) n’étaient pas pris en compte mais l’endomicroscopie confocale permettait de calculer la densité de cryptes par champ. Les images endomicroscopiques étaient acquises lors de la coloscopie chez 79 patients dont le type de MICI était déjà connu et prouvé. Il s’agissait de 40 patients atteints de maladie de Crohn et de 39 présentant une rectocolite hémorragique. Les images étaient ensuite analysées en post-procédure par un investigateur ne connaissant pas le type de MICI, renseignant un nouveau score endomicroscopique, intitulé IDEA (IBD Differentiation based on Endomicroscopic Assessment). En utilisant ce score, on aboutissait à des performances diagnostiques supérieures à 90 % pour le diagnostic différentiel entre maladie de Crohn et rectocolite hémorragique. Cette étude doit bien sûr être considérée comme une piste de recherche et une preuve de concept proposée par une équipe particulièrement investie dans ce domaine. D’autres études devront déterminer à plus large échelle le caractère discriminant de ce nouveau score mis entre d’autres mains et chez des patients naïfs de diagnostic (et de traitement). Elle permet cependant d’affiner de plus en plus les critères diagnostiques que l’on peut attendre de l’endomicroscopie dans les MICI, et peut être de positionner cette technique au service d’une future médecine “à la carte” pour laquelle l’endoscopie (au sens large) est appelée à jouer un rôle de plus en plus important.