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DOI: 10.1055/s-0035-1547094
Commentaire du travail de Ekkelenkamp et al., pp. 503
Publikationsverlauf
Publikationsdatum:
01. Juni 2015 (online)
Commentaires: Gilles Lesur, Maxime Palazzo, Nicolas Musquer, Marine Camus, Julien Branche
L’évaluation de la qualité des soins est un enjeu de santé publique. La CPRE est une des techniques endoscopiques les plus difficiles avec un risque élevé de complications compris entre 3 et 15 %. Le “Rotterdam Assessment Form for ERCP” (RAF-E) est un questionnaire qui permet d’auto-évaluer la qualité en CPRE. Les buts de cette étude étaient d’évaluer en Hollande sur un an grâce à un registre électronique en ligne, la qualité de la CPRE par l’évaluation du succès technique per-procédural à l’aide du RAF-E et d’en identifier les facteurs prédictifs.
Il s’agissait d’une étude prospective concernant tous les endoscopistes pratiquant la CPRE. Ces derniers remplissaient un registre sur internet comprenant le RAF-E. Le critère de jugement principal était le succès de la procédure. Par exemple, pour considérer une extraction de calculs comme un succès, il fallait une cannulation réussite de la voie biliaire principale, une sphinctérotomie biliaire et une évacuation complète des calculs. Les paramètres évalués comme potentiellement prédictifs de succès étaient le degré de difficulté attendue de la procédure selon l’indication, la survenue d’échecs préalables, l’implication d’un apprenant, la présence d’une papille native et le nombre de procédures annuelles par opérateur. Des analyses univariées puis multivariées par régression logistique incluant l’ensemble des covariables avec un p ≤ 0,1 étaient réalisées. Durant une période de un an, un total de 8575 CPRE était enregistré correspondant à 171 endoscopistes dans 61 hôpitaux. Le nombre moyen de CPRE enregistrées par endoscopiste était de 50 (extrêmes: 1-366).
Le taux de succès des procédures était de 85,8 %. En analyse multivariée, une indication avec un degré de difficulté élevé, une papille native, un échec préalable étaient associés à un risque plus élevé d’échec tandis qu’un nombre de procédures supérieur à 50 par an et l’implication d’un apprenant étaient associés à un taux de succès majoré. Huit hôpitaux étaient visités durant la période de l’étude pour vérification des données. Dans un premier temps, 20 % des CPRE enregistrées dans la base, soit un total de 281, étaient vérifiées manuellement puis dans un second temps l’ensemble des CPRE non enregistrées, soit un total de 441, était évalué. Une seule des 281 CPRE était mal enregistrée. Le taux de succès des CPRE non enregistrées était significativement inférieur à celui des CPRE enregistrées (respectivement 76 % vs 85,8 %, p < 0,001).
Ces résultats sont concordants avec les données de la littérature à l’exception de l’effet positif de la participation de l’apprenant. Ce phénomène peut s’expliquer par la qualité supérieure des centres responsables de la formation en CPRE. Une des limites de cette étude est la participation limitée évaluée à 50 % de l’effectif national avec comme conséquence une surévaluation du taux de succès comme en témoigne le taux de succès significativement supérieur pour les CPRE enregistrées par rapport aux CPRE non enregistrées. L’autre limite est l’absence d’enregistrement des complications qui limite l’impact de cette étude dans l’évaluation de la qualité de la CPRE.
Au total, ce registre national prospectif d’évaluation de la CPRE par le RAF-E montre que le taux de succès de la CPRE en Hollande est de 85,8 % avec comme facteurs prédictifs, la difficulté attendue selon l’indication, la présence d’une papille native, un échec préalable, un volume d’activité supérieur à 50 examens par an et par opérateur et la participation d’un apprenant.