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DOI: 10.1055/s-2004-820694
Valeurs diagnostiques de l’échoendoscopie et de l’imagerie par résonance magnétique pour le diagnostic pré-opératoire d’une infiltration rectosigmoïdienne par une endométriose pelvienne profonde
Introduction: L’endométriose pelvienne profonde, dont les formes sévères relèvent d’une exérèse chirurgicale complète, peut infiltrer le recto sigmoïde. Le diagnostic préopératoire d’une extension à la paroi digestive favorise une prise en charge chirurgicale optimale. Si l’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet un bilan de l’extension pelvienne de la maladie, l’échoendoscopie rectale (EE) a été proposée pour préciser au mieux l’infiltration digestive éventuelle. C’est ce que nous avons voulu vérifier par cette étude. Patients et Méthodes: Trente patientes consécutives avec une endométriose pelvienne profonde, prises en charge par une même équipe chirurgicale, ont été explorées par IRM pelvienne et échoendoscopie rectale (Olympus EUM20). L’exploration échoendoscopique était pratiquée en ambulatoire, après un lavement évacuateur, sans sédation. Les valeurs diagnostiques respectives de l’EE et de l’IRM pour le diagnostic d’envahissement de la paroi digestive, ont été évaluées rétrospectivement sur la base des compte-rendus opératoires et anatomopathologiques. Résultats: Neuf patientes n’ont pas été opérées: aucune ne présentait d’infiltration digestive en EE ou en IRM. Une patiente, avec une infiltration digestive en EE et en IRM, doit être opérée prochainement. Vingt patientes ont été opérées: 13 avaient une infiltration digestive qui a requis une résection segmentaire dans 9 cas et une résection en »barquette« dans 4 cas. L’étude rétrospective des compte-rendus d’IRM, issus pour 6 d’entre eux d’équipes différentes, témoigne parfois de conclusions imprécises concernant le diagnostic d’infiltration digestive. A cette réserve près, la sensibilité de l’EE a été de 85% (vs 54% pour l’IRM), la spécificité 86% (vs 71%), la précision diagnostique 85% (vs 60%) et la valeur prédictive négative 75% (vs 45%) pour le diagnostic d’envahissement de la paroi digestive. Les faux négatifs de l’IRM ont, dans 50% des cas, été observés en cas d’infiltration digestive discrète, ayant donné lieu à une résection en »barquette«. Les 2 faux négatifs de l’EE ont été en rapport avec une exploration non optimale (examen douloureux, charnière non franchie). Conclusion: L’EE complète le bilan de l’extension pelvienne d’une endométriose profonde, en précisant mieux que l’IRM un éventuel envahissement de la paroi digestive. Elle reste néanmoins, dans cette indication particulière, d’interprétation parfois délicate, surtout chez des malades explorées sans sédation.