Commentaire de travail de M. S. Sawhney et al., pp. 115

M. S. Sawhney, N. Salfiti, D. B. Nelson, F. A. Lederle, J. H. Bond. Sawhney MS et al. Facteurs de risque favorisant un saignement sévère et retardé après polypectomie colique

Si les facteurs de risque d'un saignement immédiat après polypectomie colique ont été bien étudiés, en revanche, peu de données sont connues sur un saignement retardé, défini comme survenant de 6 H à 14 jours après la procédure. Le but de cette étude cas-contrôle américaine (Centre Médical des Vétérans, Minneapolis, Minnesota) a été d'identifier des facteurs favorisants.

De 1999 à 2006, 4592 patients ont eu une polypectomie colique. 41 patients (âge moyen: 64,3 ans) ont présenté des rectorragies retardées (0,9%) et 132 patients (âge moyen: 65,4 ans) ont été retenus comme cas-contrôle soit un ratio de 1/3. Certains facteurs de risque, à priori très spécifiques, ont été étudiés tels que la reprise de l'anticoagulation (dans la semaine qui suit la polypectomie), le diamètre du polype, l'utilisation d'aspirine et la pathologie sous jacente associée (hypertension artérielle, diabète, coronoropathie).

Les résultats montrent que l'hémorragie est survenue en moyenne 6 jours après la procédure et dans 48% des cas a nécessité des transfusions sanguines, en moyenne 4.2 unités (de 0 à 17 unités). Deux patients ont eu un traitement chirurgical. Le traitement anticoagulant avait été repris dans 34% des cas dans le groupe rectorragies retardées et 9% dans le groupe contrôle (OR 5.2; p < 0.001). De plus, pour chaque millimètre d'augmentation de taille du polype, le risque d'hémorragie augmentait de 9% (OR 1.9; p = 0.08). Par contre, ni la pathologie associée ni l'utilisation de l'Aspirine ont augmenté le risque.

Cette étude montre que la reprise du traitement anticoagulant qui, dans tous les cas était constitué d'AVK ou d'héparine, et la taille du polype sont des facteurs prédictifs indépendants de risque d'hémorragie retardée après une polypectomie. Cependant, ce travail ne permet pas de recommander à partir de quel moment il faudrait reprendre le traitement anticoagulant. Il est évoqué qu'un délai de 2 semaines pourrait être testé mais en gardant à l'esprit le risque thrombo-embolique par défaut d'anticogulants.