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DOI: 10.1055/s-0032-1308863
Commentaire de travail de A. S. Vergis et al., pp. 737
Publication History
Publication Date:
13 March 2012 (online)
Du fait d'un manque de données scientifiques, les recommandations concernant la nécessité de redésinfecter un endoscope après une période de non-utilisation varient en fonction des paysû Les auteurs (état du Manitoba, Canada) proposent un début de réponse en réalisant un contrôle microbiologiques des endoscopes après 24 heures et 7 jours de stockage. Les résultats obtenus sont interprétés comme satisfaisants puisque dans 2 cas, seulement des Staphylococcus epidermidis sont retrouvés sur quelques prélèvements. La présence de ce microorganisme, peu pathogène en endoscopie digestive, est considérée comme liée aux manipulations indispensables à la technique de prélèvement.
Ce travail est critiquable sur plusieurs points:
Le nombre réduit d'endoscopes contrôlés (3 coloscopes et 4 duodénoscopes)
La méthodologie du prélèvement: seul le canal opérateur est contrôlé au moyen d'une quantité de 10 ml seulement de sérum isotonique et la brosse d'un écouvillon après passage dans le canal est plongée dans la solution de prélèvement. Il est préférable d'utiliser une quantité plus importante de liquide sachant que le volume des canaux opérateur et d'aspiration d'un coloscope est d'environ 30 ml. De même il est difficile d'ignorer l'éventuelle contamination des canaux air et eau ou d'un canal de lavage.
La technique de laboratoire qui manque de sensibilité. En effet à la technique de filtration de l'ensemble de l'échantillon prélevé préconisée en France, les auteurs ont préféré la mise en culture d'un prélèvement de 100 µl de l'échantillon de 10 ml. La sensibilité est donc de 100 microorganismes par prélèvement. Or la présence d'un seul microorganisme pathogène tel que des Pseudomonas aeruginosa ou des entérobactéries rendrait le prélèvement incompatible avec l'utilisation de l'endoscope.
La question posée par les auteurs reste excellente car un allongement du temps de stockage autorisé permettrait une économie considérable estimée par les auteurs à 20 euros par procédure évitée. Des études utilisant des techniques validées de prélèvement et traitement des échantillons sont indispensables avant de pouvoir modifier les recommandations actuelles. De plus la maîtrise des conditions de stockage des endoscopes doit également faire l'objet d'évaluation.