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DOI: 10.1055/s-0034-1367550
Commentaire de travail de Day LW et al., pp. 401
Publication History
Publication Date:
15 April 2014 (online)
La réalisation des endoscopies digestives par des non médecins est un véritable “serpent de mer”, régulièrement mis en exergue à l’occasion de telle ou telle publication. Si dans certains pays c’est une pratique régulière, voire encouragée, ce n’est pas le cas en France. En 2009, l’American Society of Gastroenterology a également conclu qu’il n’y avait pas assez de données pour encourager une telle pratique.
Le but du travail de Day et al. était de faire une analyse exhaustive de la littérature sur ce point en incluant les travaux consacrés à l’endoscopie haute, à la coloscopie, à la rectosigmoïdoscopie et en différenciant les examens réalisés par des infirmières de ceux réalisés par des médecins en formation. Seulement trois études se sont intéressées à l’endoscopie haute. Dans ces études, il n’y avait aucune différence en termes de taux de succès de l’endoscopie, de durée de l’endoscopie et d’effets secondaires. En analyse globale, le taux de succès de l’endoscopie haute était de 99,4 %.
Mais la plupart des études concernaient la pratique de recto-sigmoïdoscopie dans le cadre du dépistage de polypes. Il n’y avait pas de différence significative en termes de taux de détection de polypes et d’adénomes lorsqu’étaient comparés les infirmières ou les médecins en formation et les médecins. En ce qui concerne la coloscopie totale, trois études ont permis de conclure qu’il n’y avait pas de différence des taux d’intubation caecale mais les données sur les taux de détection des adénomes, des cancers, et les éventuels effets secondaires étaient insuffisantes pour être analysées. Dans ces trois études, les taux de détection des adénomes étaient de 26,4 %, le taux d’intubation caecale 93,5 % et le taux de complications de 2,2/1000.
Au total, cette méta-analyse, avec les limites habituelles et connues de cette méthode, semble montrer que l’endoscopie digestive basse est réalisable avec succès par des non médecins. Au moment ou la prévalence du cancer colo-rectal ne cesse d’augmenter ce point pourrait être à ne pas négliger. Mais le chemin vers une éventuelle délégation qui pose de multiples problèmes de la formation à l’organisation en passant par les problèmes médico-légaux sera encore long et n’en doutons pas semé d’embûches!