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DOI: 10.1055/s-0035-1547136
Commentaire du travail de Ono S et al., pp. 632
Publication History
Publication Date:
26 June 2015 (online)
Commentaires: Julien Branche, Maxime Palazzo, Marine Camus, Gabriel Rahmi, Gilles Lesur
Les dérivés des thiénopyridines sont de plus en plus utilisés en prévention cardio-vasculaire. Il y a encore peu de données sur l’attitude à avoir vis-à-vis de ces drogues en cas d’endoscopie digestive thérapeutique.
Cette étude multicentrique observationnelle était conduite dans 6 centres experts japonais auprès de patients continuant de recevoir des antiagrégants pour des gestes à type soit de dissection sous-muqueuse (n = 21), soit de mucosectomie (n = 5). Le siège des lésions traitées était essentiellement gastrique (n = 22). Le traitement anti-agrégant consistait le plus souvent en de l’aspirine (n = 25), du clopidogrel (n = 14), de la ticlopidine (n = 5) en monothérapie dans 11 cas et en association dans 17 cas. Dix-neuf patients recevaient un dérivé des thiénopyridines.
L’étude allait être interrompue précocement du fait de la survenue de 7 hémorragies graves, toujours après dissection sous-muqueuse (estomac n = 6, côlon n = 1). Une analyse univariée montrait que le seul facteur de risque de survenue de ces hémorragies graves était l’administration après le geste de thiénopyridines (p = 0,01). Une analyse dans le groupe des gestes gastriques confirmait que la prise de thiénopyridines (p = 0,001) et de 2 anti-agrégants (p = 0,02) était significativement associée au risque de saignement. Toutes les hémorragies retardées (11,2 ± 3,5 jours) survenaient à la reprise des thiénopyridines (2,3 ± 2,4 jours).
Les auteurs concluent que la dissection sous-muqueuse, notamment gastrique, est associée à un haut risque d’hémorragie grave en cas d’association thiénopyridine/aspirine. En revanche, lorsqu’un tel geste est envisagé, la poursuite de l’aspirine en monothérapie est possible.