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DOI: 10.1055/s-0035-1547140
Commentaire du travail de Künzli HT et al., pp. 592
Publikationsverlauf
Publikationsdatum:
26. Juni 2015 (online)
Commentaires: Julien Branche, Maxime Palazzo, Marine Camus, Gabriel Rahmi, Gilles Lesur
La radiofréquence œsophagienne s’est imposée comme le traitement de première intention de l’endobrachyoesophage (EBO) dysplasique non nodulaire. Les résultats publiés montrent un taux de réponse complète élevé en termes d’éradication de la dysplasie et de la métaplasie intestinale (MI), respectivement d’environ 90 et 80 %. Une radiofréquence circonférentielle utilisant un ballon de destruction est le plus souvent réalisée lors d’une première séance de destruction. Elle est suivie par un traitement focalisé sur des îlots résiduels ou des languettes d’EBO. Ce traitement focalisé consiste à appliquer les électrodes sur la lésion, de délivrer 2 impulsions dont la dose/intensité est standardisée, de réaliser une détersion au capuchon transparent avant de refaire 2 nouvelles impulsions.
Dans cette étude, Künzli HT et al. analysent l’efficacité et la tolérance d’un protocole simplifié avec 3 impulsions consécutives (15 J/cm2) sans phase de détersion. Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique sur 83 patients avec un EBO dysplasique (53 carcinomes in situ, 25 dysplasies de haut grade et 5 dysplasies de bas grade). Quatre-vingt pour cent des patients avaient eu une résection endoscopique pour un nodule au sein de l’EBO. Le taux de réponse complète reportée par les auteurs après un suivi médian de 16 [13 – 20] semaines était élevé et comparable aux taux publiés pour le protocole classique de destruction par radiofréquence (94 % pour la dysplasie et 87 % pour la MI). Le nombre médian total de séance semblait plus faible (2 [1 – 2]), mais la majorité des EBO inclus étaient courts, classés C1M3 en moyenne. Le geste s’est compliqué d’une sténose chez 9 patients (11 %). Elles ont toutes été traitées par dilatation endoscopique (2 [1 – 9] séances). Pour 3 patients, la sténose était sévère et a nécessité plus de 8 séances de dilatation. Deux facteurs pourraient expliquer ce taux élevé de sténose: 1. Quatre-vingt-huit pour cent des sténoses survenaient après une résection endoscopique sur le site fibreux de la cicatrice; 2. Cinquante-six pour cent des sténoses se sont développées au niveau de la jonction œsogastrique où le nombre d’impulsions était le plus élevé.
Cette étude montre donc une efficacité à court terme de la radiofréquence avec un protocole simplifié. Cependant, compte tenu du nombre et de la gravité des sténoses rapportées, de nouvelles études (avec une dose/intensité plus faible par exemple 12 J/cm2 plutôt que 15 J/cm2) sont nécessaires afin de trouver le meilleur protocole simplifié.