Subscribe to RSS
DOI: 10.1055/s-0032-1306744
Commentaire de travail de H. Aktas et al., pp. 670
Publication History
Publication Date:
15 March 2012 (online)
L’équipe de Rotterdam a été la première a avoir rapporté des cas de pancréatite aigue après entéroscopie double ballon (EDB). Elle rapporte une série prospective de 135 EDB avec évaluation pré et post procédure de l’amylasémie et des signes cliniques (douleurs) de pancréatite aigue, afin d’évaluer l’incidence de l’hyperamylasémie et des signes cliniques de pancréatite aigue après ce type de procédure.
Les auteurs signalent pour les patients de cette étude, un changement de technique d’insertion de l’entéroscope pour limiter la compression de la région duodénopancréatique, avec un insufflation des ballonnets de l’endoscope et de l’overtube uniquement après le franchissement de l’angle de Treitz . En effet, cette compression duodénopancréatique est probablement une des causes principales de pancréatite aigue post EDB. Cette étude montre une faible incidence des hyperamylasémies post EDB (17%), et une incidence encore plus faible de la pancréatite aiguë (hyperamylasémie associée à douleurs typiques) qui ne concerne que 4 patients (3%). A noter l’absence de sévérité de ses réactions pancréatiques: pour 3 une douleur minime résolutive en quelques heures, pour un patient une douleur modérée pendant 3 jours ne nécessitant pas le recours à une technique d’imagerie pancréatique, avec un traitement symptomatique uniquement.
Il y avait une corrélation significative entre l’hyperamylasémie post EDB et la durée de la procédure et également le nombre de manœuvre de poussée-retrait de l’entéroscope et de l’overtube pendant l’examen. Concernant la durée de l’examen, cela avait déjà été décrit dans la littérature, et les recommandations des auteurs de cet article vont dans le sens de celles de la 2e conférence internationale sur l’EDB, qui insistait sur le fait qu’il n’était pas nécessaire sauf cas particulier de vouloir à tout prix réaliser des EDB complète par voie haute, sous peine de prolonger inutilement la procédure et donc le risque de complication pancréatique
La faible incidence des pancréatites (un seul cas véritable soit 0,7%) dans cet étude est probablement liée à la grand expérience de cette équipe pour cette technique, et peut être mais cela est difficile à affirmer (pas de groupe contrôle) du fait de cette procédure avec insufflation plus tardive (après l’angle Treitz) des ballonnets. Mais c’est l’expérience de nombreux centres. Le problème principal de cette étude comme les précédentes, c’est le dosage de l’amylasémie. Celle ci n’a aucun intérêt en cas de pathologie pancréatique, et dans de nombreux établissement français elle a été supprimée. Le dosage de la lipasémie est bien plus spécifique, il est dommage que la lipasémie n’ait pas été dosée. En effet, l’amylasémie est augmentée par de nombreuses procédures ou pathologies abdominales sans lésion pancréatique. Enfin, il n’y a aucun intérêt, et les auteurs le signalent en conclusion, de faire un dosage systématique de ces enzymes pancréatiques chez des malades parfaitement asymptomatiques.