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DOI: 10.1055/s-0035-1547032
Commentaire du travail de Mao R et al., pp. 322
Publication History
Publication Date:
31 March 2015 (online)
Commentaires: Maxime Palazzo, Gilles Lesur, Julien Branche, Laurent Heyries
La maladie de Crohn et la tuberculose intestinale iléo-caecale comportent des similitudes qui peuvent rendre le diagnostic différentiel complexe. Les signes cliniques (douleurs abdominales, troubles du transit, altération de l’état général) ne sont pas spécifiques, la sémiologie endoscopique et radiologique est proche, et il n’est pas rare dans les zones d’endémie tuberculeuse d’avoir recours à un traitement antibiotique probabiliste.
Il s’agit ici d’un travail rétrospectif chinois à partir de 105 observations consécutives de patients atteints de maladie de Crohn ou de tuberculose intestinale. Les données de la coloscopie et de l’entéroscanner étaient recueillies afin de déterminer les critères diagnostiques spécifiques de chaque affection. Les critères spécifiques de la maladie de Crohn sur l’entéroscanner identifiés étaient l’atteinte du grêle proximal, l’épaississement asymétrique de la paroi, l’atteinte segmentaire du grêle, le signe du peigne et la sclérolipomatose mésentérique. Les critères spécifiques de la tuberculose intestinale sur l’entéroscanner étaient les anomalies des ganglions mésentériques (calcifications ou nécrose centrale) et l’atteinte focale iléo-caecale.
En analyse multivariée, l’atteinte segmentaire du grêle et le signe du peigne étaient des facteurs prédictifs indépendants de maladie de Crohn. Ces critères étaient définis à partir d’une première cohorte de 105 malades et confirmée sur une seconde cohorte de 60 nouveaux malades. La combinaison des critères coloscopiques et scannographiques permettait d’améliorer le diagnostic de 66,7 à 95,2 % des malades. L’originalité de ce travail consiste à avoir établi sérieusement les caractéristiques scannographiques de la tuberculose intestinale, endémique en Chine où la prévalence de la maladie de Crohn est croissante. L’application de ces critères permettra à de nombreux malades de ne pas attendre un traitement antituberculeux prolongé avant de bénéficier du traitement spécifique du Crohn, le traitement empirique concernant 35% des 105 malades de la première cohorte.