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DOI: 10.1055/s-0042-123546
Amélioration du dépistage par la rectosigmoidoscopie: une étude randomisée évaluant la relance des non participants dans le système national de dépistage du cancer colorectal en Grande Bretagne
French comment on article Improving uptake of flexible sigmoidoscopy screening: a randomized trial of nonparticipant reminders in the English Screening Programme1Publication History
Publication Date:
09 January 2017 (online)
Depuis mars 2013, le programme national de dépistage du cancer colorectal en Grande Bretagne a mis en place la réalisation de la rectosigmoïdoscopie pour toutes les femmes ou hommes de plus de 55 ans. Cette stratégie est basée sur les résultats d’un vaste essai contrôlé randomisée anglais qui avait montré une diminution de l’incidence et de la mortalité du cancer colorectal chez les adultes dépistés par cet examen. La limite de cette politique de santé était le faible taux de participation (environ 40 %). Les raisons étaient: l’absence de symptômes motivant la réalisation de l’examen, la peur des complications, l’impossibilité de se déplacer le jour de la convocation et la crainte du résultat. Dans cette étude réalisée à Londres au St Mark’s Hospital, les auteurs ont distingué les patients qui n’ont pas répondus au courrier (nonresponders), de ceux qui ont confirmés leur rendez-vous mais qui ne sont pas venus (nonattenders). Les objectifs étaient triple: 1/ comparer de façon prospective et randomisée la participation au dépistage des patients ayant reçu une relance par courrier à 12 mois par rapport au schéma standard qui ne comporte pas de relance; 2/ comparer les non-répondeurs de ceux qui annulent leur examen et 3/ évaluer l’intérêt d’ajouter au courrier de relance un dépliant illustré (Annexe e2) avec de informations générales sur le cancer colorectal des témoignages de patients, des informations pratiques sur l’examen et comment se rendre à l’hôpital. Au total, 1383 patients ont été inclus (52 % de femmes, 90 % non-répondeurs). La participation était significativement plus importante dans le groupe de patients après une relance (10 % et 15 % dans le groupe relance standard et relance avec le dépliant illustré, respectivement) par rapport au groupe témoin (seulement 0,2 % de rattrapage) (OR 53,5 ; 95 % CIs 7,4 – 389,1; p < 0,001). Lorsque le dépliant était ajouté au courrier, cette relance semblait encore plus efficace (OR 1,5 ; 95 %CI 1,0 – 2,3; p = 0,03). D’autre part, les patients qui avaient initialement confirmés mais qui n’étaient pas venu à leur examen (nonattenders) étaient plus sensibles à la relance par rapport aux patients non-répondeurs (14 % et 8 %, respectivement; OR 2,5 ; 95 %CI 1,4 – 4,4; p < 0,01). La relance par l’envoi d’un courrier à 12 mois pourrait donc, dans le système de dépistage du cancer colorectal en Grande Bretagne, augmenter la participation d’environ 6 à 9 %. L’utilisation d’un dépliant illustré semble utile pour convaincre les patients de faire leur examen (quel que soit le sexe, l’âge ou le niveau socio-économique). Une des limites de cette étude est l’absence d’informations concernant la présence éventuelle de symptômes digestives (poussant en général à réaliser l’examen) des patients inclus. Enfin, la relance téléphonique pourrait représenter une alternative efficace mais probablement plus couteuse et plus difficile à mettre en œuvre.